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Nos émotions pendant le confinement


Crédit photo : Liewood

Les émotions sont contagieuses et nous avons coutume de dire que les enfants sont des éponges à émotions. Ces deux paramètres combinés nous voila embarqués dans une histoire complexe. Comment gérer tout cela dans un contexte de pandémie ? 


N’ayons pas honte de nos émotions, même si nous avons plutôt été élevés avec l'idée qu'elles

sont à cacher et signe de faiblesse, au contraire, il est important pour les enfants d’entendre que les parents ont des émotions. Cela les aide à comprendre que chacun possède sa façon de réagir et qu'il n’y en a pas de bonne ou mauvaise mais que chacun est bien différent. Si Papa ou Maman dit ce qu’il ressent alors ça veut dire que moi, enfant, j’ai aussi le droit de le dire. Et ça c’est un facteur extrêmement important  pour « l’après ». 


Bien sûr il ne s’agit pas de semer la panique mais de questionner et d’entendre les émotions de chacun. 

On a le droit d’ avoir peur, c’est normal, on a le droit d'être triste mais aussi d'être joyeux. 

Si un enfant dit « Je suis triste je voudrais voir mes copains » on peut lui dire que nous aussi nous sommes tristes que telle et telle personne nous manque. Voyons ce que nous pouvons faire, leur écrire peut être ? Faire des photos ? 


Si nous craignons que cette peur soit entendue, dire « n’aies pas peur " revient à nier l'émotion de l'enfant qui peut alors se renfermer et ne plus avoir confiance en ce qu'il ressent. Et ne plus avoir confiance en lui du tout. 


Les émotions des adultes, les enfants les perçoivent instinctivement, cela ne sert à rien de leur dire « Regarde, nous on n'a pas peur ! » si ce n’est pas la vérité. Le « parler vrai », dire ce qui est vrai, rassure les enfants : « ok c'est bien ce que j avais perçu » . Nous pouvons leur dire «  Moi aussi j'ai un peu peur mais nous sommes ensemble et nous allons tout faire pour que cela se passe bien. » 


Les parents sont comme les hôtesses de l’air d’un avion. Les passagers (les enfants) se fient à elles pour savoir si tout va bien. 

Nous ne disons évidemment pas la même chose en fonction de l’âge de l’enfant. Mais peut-être que garder une certaine organisation de la journée, des repères spatio-temporels et des rituels vont aider les enfants à se rassurer. Nous, adultes, avons déjà nos rituels depuis ces 3 semaines de confinement, n’est-ce-pas ? 


Cela rassure de se projeter dans un après. 

Il n’y a qu'à voir ce qui se passe à 20h00 au balcon : c’est une façon pour les adultes de ritualiser la journée, de donner un sens et surtout de rester en lien. Les enfants ont aussi besoin de cela, avec leur figure d’attachement mais aussi avec le monde extérieur. Pour les plus petits nommer la nounou, la voisine, les grands-parents, les copains de la crèche, la maitresse d’école etc. les fait déjà exister symboliquement. Pour les plus grands, savoir par exemple que les dessins qu’ils font pourront être exposés à l’école ensuite c’est donner du sens à ce moment hors du temps où tout est flou. Cela rassure de se projeter dans un après. Donner du sens c’est offrir une capacité de rebondir quand cela sera terminé. 




Un article de Jessica Bilem Delannoy, psychologue, diplômée en psychologie et psychopathologie, spécialisée dans le domaine de l’enfance, de l'adolescence et de la périnatalité. Membre du réseau perinat 92 Compte Instagram


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